Migrations littéraires, linguistiques, didactiques et traductologiques
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12. – 14. září 2022
9:00 – 20:00 - budova B2, Arna Nováka 1, Brno
La migration de populations est un phénomène historique et culturel qui existe depuis l’aube des temps. Or, relayées par les médias, notamment au XXIe siècle, les migrations massives vers et à travers notre vieux continent sont devenues depuis une dizaine d’années un objet d’intérêt non seulement pour les sociologues, politologues, ethnologues, historiens, mais aussi pour les linguistes et les critiques littéraires, ne serait-ce que parce que les populations migrantes – lors de leurs passages hors de leur domicile d’origine – posent divers problèmes et questions auxquels les Européens ne prêteraient peut-être pas attention s’ils n’étaient pas confrontés à l’arrivée de peuples dont ils ne soupçonnaient parfois même pas l’existence. Ainsi, depuis la première décennie du IIIe millénaire, la thématique de la migration nourrit les débats et les réactions des critiques littéraires, traducteurs, linguistes sont variées ; même les didacticiens se voient désormais confrontés à la problématique de l’apprentissage d’une langue étrangère par les enfants aussi bien que par les adultes migrants.
Depuis ces dernières années, on assiste à d’importants changements dans les mouvements migratoires vers l’Europe. Les origines des immigrés se diversifient. Ceux-ci sont issus plus facilement qu’avant des pays de l’Est et de l’Asie, augmentant le nombre et la diversité des langues parlées dans les pays où ils viennent résider. Les nouveaux arrivants ont des parcours très différents de ceux de leurs aînés venus en Europe au cours du XXe siècle. Leurs motivations ne sont plus de l’ordre de la recherche du travail mais, plus souvent, marquent la fuite d’une dictature ou la promesse d’un avenir meilleur qu’ils ne savent pourtant pas décrire. Ainsi, les jeunes nord-africains d’aujourd’hui qui sont mieux éduqués et plus citadins que leurs ancêtres côtoient leurs aînés et deviennent parfois leurs employés. Les étudiants centre-européens sont accueillis par ceux qui ont fui le régime communiste à ses débuts, mais avec qui ils ont beaucoup plus de mal à trouver une parole commune du fait d’une expérience culturelle fort différente.
Il convient donc de considérer cette présence de l’autre, souvent venu d’une autre culture, dans notre espace européen et les conséquences que cette rencontre implique. Toutefois, la réflexion commune que nous souhaiterions proposer lors de cette rencontre des jeunes chercheurs avec des experts ne touche pas exclusivement les problèmes migratoires d’aujourd’hui. Certes, on croirait facilement que c’est seulement la production littéraire et médiatique contemporaine qui témoigne de ces flux humains, or la littérature a toujours pensé à ceux qui, venant d’ailleurs, représentent une source de questionnements et de points de comparaison. En effet, les exemples littéraires montrent que le roman s’est toujours penché sur la figure de l’autre, celui qui est différent, physiquement aussi bien que mentalement, celui qui parle une autre langue qui est pourtant la même. Il est de fait possible de poser le problème de manière inverse: l’écriture sur le thème de la migration comme une recherche de ce qui est commun à tous les hommes ou qui donne à voir l’immigré – ou l’exilé (tout dépend du point de vue) – comme celui qui s’essaie à faire le pont entre deux cultures, deux pays, deux langues.
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